Biographie
Au conservatoire de sa ville natale, Salon-de-Provence, elle apprend le piano et la flûte traversière. Plus tard, installée en Côte d’Ivoire, au contact des musiques traditionnelles, elle devient plus sensible au caractère sacré et immanent de la musique. Elle s’oriente alors vers la musique baroque et médiévale, revient en France où elle étudie avec Pierre Hamon, obtient un Premier Prix de flûte à bec au CNR d’Aubervilliers, puis se perfectionne auprès de Walter van Hauwe en Hollande, Kees Boeke et Frans Brüggen en Italie, avant de commencer une carrière de flûtiste à bec. Se consacrant à la musique parcourant les périodes médiévale, baroque et contemporaine, elle n’a de cesse d’élargir son champ musical, notamment au travers des transcriptions, de la création et de l’improvisation.
Interprète du répertoire baroque, elle se produit comme soliste en orchestre et en musique de chambre dans de nombreux festivals et sur des scènes variées : Festival estival de Paris, Festivoce, Comédie Française, Cité de la musique, Festival de musique baroque de Brisbane en Australie, Festival de musique ancienne de Sao Paulo au Brésil, Festival des 38e Rugissants de Grenoble.
La recherche sur les sources de la musique occidentale la conduit à effectuer depuis des années un travail instrumental et musicologique sur le Moyen Age au sein des ensembles Faenza (direction Marco Horvat) et Galata (direction Magali Imbert). Galata, né de la rencontre avec le percussionniste Adel Shams el-Din, défend aussi bien la musique médiévale que la musique baroque, avec la complicité de musiciens aux instruments les plus variés. Parallèlement aux concerts et aux enregistrements, elle enrichit son travail de musicienne en créant des rôles dans les premiers spectacles de Faenza sur le Moyen Age, donnés à la Cité de la Musique : « Les Rescapés de la dernière croisade » et « Le Remède de Fortune ».
Elle s’intéresse aux musiques actuelles, traditionnelles et improvisées, et fait dialoguer sa flûte avec des instruments de cultures différentes comme le tabla, le rabab, le kanoun, la guitare électrique, le saxophone ou le koto. L’altiste-compositeur Garth Knox écrit plusieurs duos mêlant les flûtes à l’alto, la viole d’amour et la vièle à archet, et ils enregistrent l’album « Utopian dances ».
La poésie est au centre de sa recherche artistique. Avec Galata, elle crée le spectacle « Une soirée à la Cour d’Antioche », autour de la poésie amoureuse féminine, avec la célèbre chanteuse pashtoune Zarsanga. Accompagnée du comédien Jean-Luc Debattice elle donne des concerts-lecture, « La Nef des fous », « Lapin, coyote …Bestiaire indien ». Sous la direction de Marius Lorenzini, elle joue dans « Opus pour un autre temps », dédié au poète Mahmoud Darwich (jazz et improvisations).
Ces dernières années, elle collabore avec le facteur de flûtes à bec Ernst Meyer dans une recherche mettant en oeuvre les possibilités dynamiques de l’instrument et visant à une plus grande homogénéité du son, une attaque claire et précise et une justesse rigoureuse. Le développement actuel des flûtes lui permet enfin d’aborder un répertoire jusqu’alors inaccessible : la musique pour traverso parcourant l’époque baroque pour rejoindre, en passant par les fils Bach (Wilhem Friedemann et Carl Philipp Emmanuel) et la période de l’Empfindsamkeit, Stamitz et Haydn.
Elle enseigne au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Blanc-Mesnil, dans un environnement pédagogique original lui permettant, outre le répertoire classique de l’instrument allant du XIVe au XXIe siècle, d’accorder une part importante à l’improvisation et à la création.
Autres instruments
Elle s’initie aux percussions orientales, tambour sur cadre et tambourin à cymbalettes, et élargit sa palette sonore en jouant du psaltérion, instrument avec lequel elle enregistre le disque « Plaisir d’amour » avec Le Poème Harmonique (direction Vincent Dumestre).